Spectacle poétique et musical conçu par Wladimir Beltran
Le lunfardo, un argot mystérieux qui donna au tango ses lettres de noblesse !
Comme tout groupe social qui se revendique en tant que tel, les voleurs, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, eurent besoin d'un langage codé leur permettant non seulement de se reconnaître entre eux et de déjouer la police ou les victimes qu'ils prétendaient dépouiller, mais surtout de pouvoir communiquer en prison sans que les gardiens les comprennent.
C'est ainsi que naquirent des termes et des expressions spécifiques qui furent à l'origine de ce qu'on avait coutume d'appeler le « langage de la taule » c'est-à-dire le langage des prisonniers, le parler des lunfardos comme se désignaient eux-mêmes les voleurs.
Vers 1880, quelques journalistes curieux et des policiers ayant des velléités de collectionneurs de mots commencèrent à divulguer le lunfardo dans Buenos Aires. Aux mois de mars et d'avril 1879, Benigno B. Lugones avait écrit dans La Nación deux articles dans lesquels il utilisait des expressions de lunfardo telles que hacerse humo (s'envoler en fumée, disparaître), cotorro (la garçonnière), espiantar (se tirer, mettre les bouts), embrocar (reluquer, zyeuter), bacán (rupin), et curda (cuite).
Dans son ouvrage Orígenes de la literatura lunfarda (Les Origines de la littérature lunfarda), Luis Soler rapporte que dans un article du journal La Broma (La Blague) daté de janvier 1882, on relève: « Le lunfardo n'est autre qu'un mélange de dialectes italiens vernaculaires parlé par les voleurs et les voyous qui l'ont agrémenté d'expressions pittoresques; c'est le cas de mots comme ancun (attention, gaffe), estrilar (râler) ou shacamenta (vol, chourave). »
Bien qu'à l'origine langage « du coup fourré et des casseurs » comme l'écrit Borges, le lunfardo s'immisça peu à peu dans le langage quotidien des habitants des conventillos
Infos pratiques
21h
Plein tarif 15€ étudiant 12€