Un Requiem Allemand
Parmi les exécutions variées données par Brahms lui-même (avec piano à 4 mains, 2 pianos et bien sûr grand orchestre), voici la toute dernière version, originale et encore peu entendue en France, récemment imprimée à grand frais par l’éditeur allemand Breitkopf und Härtel : Deux pianos enrichis des timbales pour ce sublime chef -d’œuvre qu’est le « Requiem Allemand » : une version intime, peut-être plus poignante que sa traduction symphonique. Version lumineuse, parfois assombrie par la présence si caractéristique et indispensable des timbales : les coups sourds et lancinants qui rythment la progression du « cortège funèbre » (2ème mvt.) évoquant le « Destin frappant à la porte » de la Vème de Beethoven ! A découvrir absolument !
Variations sur un Thème de Haydn
En ouverture de programme, les délicieuses « Variations sur un Thème de Haydn » de Brahms exécutées dans sa version également originale par deux pianistes d’exception.
Un Requiem Allemand
Bouleversé par la disparition de son mentor et ami Robert Schumann puis par celle de sa mère adorée, c’est un jeune homme de 30 ans qui élabore douloureusement ici sa vision de la mort ; une vision très personnelle, qu’il souligne dans le titre même qu’il attribue à cette méditation à la fois poétique et profondément spirituelle : « Un » Requiem Allemand.
Ce « requiem » n’en est pas un, si l’on se réfère au schéma habituel du requiem liturgique. Il s’agit ici d’un recueil de 7 extraits bibliques, soigneusement puisés par Brahms dans l’Ancien et le Nouveau Testament, qui expriment le cheminement d’une âme vers sa fin dernière : successivement Encouragée puis Résignée, Rassurée, Eblouie, Consolée puis Combative et enfin Délivrée… Brahms exprime dans cette musique funèbre qu’il aurait volontiers baptisée « Requiem humain », sa conception tragique du monde et confie à sa musique sa profonde tristesse naturelle : « Je n’ai pas besoin de vous dire qu’intérieurement je ne ris jamais. »
Avec cette prière sublime, unique dans tous les sens du terme, forme et contenu, Johannes Brahms, génie précoce du romantisme allemand, nous conduit pas à pas, à travers des méandres douloureux, vers les lumières de l’Espérance.
Le Choeur Symphonique de Paris , Fabienne Conrad soprano,Ivan Thirion baryton, Jan Hugo et Fran Michel pianos, Thimotée Aubry timbales , direction Xavier Ricour
Infos pratiques
20h30
15€ 35€ 48€ 60€
01 49 53 05 07